N’oublie pas Irma
DES NOUVELLES DE YOVANA
Yovana, novembre 2024 : N’OUBLIE PAS IRMA PARAÎT EN POCHE !
Chères lectrices, chers lecteurs,
Un petit message pour vous raconter rapidement ce qui se passe en cette fin d'année chez Yovana, à savoir l'arrivée d'un second titre dans notre collection poche !
N'oublie pas Irma, paru initialement en 2018, méritait bien une réédition - ce n'est pas Le Point qui nous contredira. Le tirage grand format de ce roman noir indonésien signé Hélène Honnorat étant épuisé, nous le proposons dès le 18 novembre dans un format poche à 12 €. Suite à cette lecture, la tentaculaire Jakarta n'aura plus de secrets pour vous.
(...).
Alors pour les emplettes de Noël, gardez sous le coude le lien vers la boutique des éditions Yovana, ou rendez-vous chez votre libraire préféré, qui se fera un plaisir de passer commande pour vous !
Bonne fin d'année,
Julien
Alors pour les emplettes de Noël, gardez sous le coude le lien vers la boutique des éditions Yovana, ou rendez-vous chez votre libraire préféré, qui se fera un plaisir de passer commande pour vous !
Bonne fin d'année,
Julien
2023-05-08
À l’instar de son dernier roman KL Complots et caducées (1), N’oublie pas Irma nous narre l’histoire contemporaine d’un pays d’Asie du sud-est. Pour le premier, il s’agissait de la Malaisie. Dans le second, c’est l’Indonésie qu’elle met en avant. Cette fois, cependant, ce n’est pas au travers d’un banal colloque et d’une relation amoureuse plus qu’incertaine que l’autrice partage sa passion pour le plus peuplé des pays musulmans. Non, ici nous avons à faire à des meurtres et au racisme anti-chinois le plus primaire. Il y a tout de même une relation amoureuse, mais plutôt éphémère.
Après nous avoir finement présenté les différents personnages de l’histoire, notamment l’emménagement d’un couple d’expatriés chez le protagoniste, Hélène Honnorat nous embarque dans l’élucidation d’un premier meurtre. C’est Léo Paltrie qui travaille comme directeur des cours de français du Centre franco-indonésien qui mène l’enquête à Jakarta, la capitale tentaculaire.
En effet, son ami chinois Meng, un fabricant de replicas (papiers votifs), est retrouvé mort dans l’ancien cimetière hollandais. Le récit nous entraîne alors dans une traque pour démasquer le meurtrier. Mais aussi ce qui en découle : un nouveau meurtre maquillé en septicémie foudroyante suivi d’un suicide salvateur. Excusez du peu ! Bien que formidablement bien conduite, l’enquête n’est qu’un des aspects intéressant l’autrice. L’autre versant du récit est historique et politique. En effet, au gré des informations qui circulent entre les personnages, nous apprenons que, suite à l’indépendance, les régimes au net caractère autoritaire se succèdent. De plus, trois sujets sont tabous en Indonésie : la religion, la corruption et les Chinois. C’est donc surtout de cette immigration chinoise et de son rapport au pays « d’accueil » dont nous parle le roman. L’autrice remonte au coup d’état fomenté par Suharto en 1965 qui prit la place de Sukarno. Mais à cette occasion, surtout, six généraux anticommunistes furent enlevés, torturés et parfois émasculés. Tout comme Meng. Y aurait-il là un rapport ? S’ensuivit un lynchage de citoyens d’origine chinoise. Car pour la doxa un Chinois est forcément communiste. Et à cette époque il fallait choisir son camp. La CIA veillait.
Bien d’autres péripéties nous sont narrées dans ce palpitant et instructif récit.
Sans compter que la langue de l’autrice est fluide, riche de subtiles images. Elle ne dédaigne pas le sarcasme. Notamment pour son héros, ce qui le rend des plus humains.
Où l’on apprend que la façade plurielle de certains pays s’est construite dans les larmes et le sang.
(1) Lire notre chronique : Ici
À l’instar de son dernier roman KL Complots et caducées (1), N’oublie pas Irma nous narre l’histoire contemporaine d’un pays d’Asie du sud-est. Pour le premier, il s’agissait de la Malaisie. Dans le second, c’est l’Indonésie qu’elle met en avant. Cette fois, cependant, ce n’est pas au travers d’un banal colloque et d’une relation amoureuse plus qu’incertaine que l’autrice partage sa passion pour le plus peuplé des pays musulmans. Non, ici nous avons à faire à des meurtres et au racisme anti-chinois le plus primaire. Il y a tout de même une relation amoureuse, mais plutôt éphémère.
Après nous avoir finement présenté les différents personnages de l’histoire, notamment l’emménagement d’un couple d’expatriés chez le protagoniste, Hélène Honnorat nous embarque dans l’élucidation d’un premier meurtre. C’est Léo Paltrie qui travaille comme directeur des cours de français du Centre franco-indonésien qui mène l’enquête à Jakarta, la capitale tentaculaire.
En effet, son ami chinois Meng, un fabricant de replicas (papiers votifs), est retrouvé mort dans l’ancien cimetière hollandais. Le récit nous entraîne alors dans une traque pour démasquer le meurtrier. Mais aussi ce qui en découle : un nouveau meurtre maquillé en septicémie foudroyante suivi d’un suicide salvateur. Excusez du peu ! Bien que formidablement bien conduite, l’enquête n’est qu’un des aspects intéressant l’autrice. L’autre versant du récit est historique et politique. En effet, au gré des informations qui circulent entre les personnages, nous apprenons que, suite à l’indépendance, les régimes au net caractère autoritaire se succèdent. De plus, trois sujets sont tabous en Indonésie : la religion, la corruption et les Chinois. C’est donc surtout de cette immigration chinoise et de son rapport au pays « d’accueil » dont nous parle le roman. L’autrice remonte au coup d’état fomenté par Suharto en 1965 qui prit la place de Sukarno. Mais à cette occasion, surtout, six généraux anticommunistes furent enlevés, torturés et parfois émasculés. Tout comme Meng. Y aurait-il là un rapport ? S’ensuivit un lynchage de citoyens d’origine chinoise. Car pour la doxa un Chinois est forcément communiste. Et à cette époque il fallait choisir son camp. La CIA veillait.
Bien d’autres péripéties nous sont narrées dans ce palpitant et instructif récit.
Sans compter que la langue de l’autrice est fluide, riche de subtiles images. Elle ne dédaigne pas le sarcasme. Notamment pour son héros, ce qui le rend des plus humains.
Où l’on apprend que la façade plurielle de certains pays s’est construite dans les larmes et le sang.
Camille DOUZELET et Pierrick SAUZON
(1) Lire notre chronique : Ici
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